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A propos

Une pensée pour M. Jack Delavenne, mon professeur devenu proviseur, quelques mois après un voyage en Italie et un autre en République Tchèque. Vous aviez su nous insuffler cette envie d'apprendre de la plus belle des manières.

"Voyager me semble un exercice profitable et je ne sache point meilleur école à former la vie", nous disait Montaigne. Le voyage, que ce soit une remontée dans le temps, par le biais de recherches pour reconstituer quelques fragments d'histoire, ou une exploration dans d'autres contrées, nous apporte un regard neuf sur notre propre culture ; on en revient grandi, transformé.

Voir, opération de l'œil
Observer, opération de l'esprit
Contempler, opération de l'âme.
Quiconque arrive à cette troisième opération entre dans le domaine de l'art.

Je me souviens de ces 463 marches que nous avions gravies d'un pas soutenu, pour atteindre le sommet del Duomo, avec une vue de l'intérieur de cet édifice, dans cette cathédrale Santa Maria del Fiore à Florence. Nous étions arrivés là-haut essoufflés, mais récompensés par cette vue impressionnante.

Pour notre visite à Terezín en République tchèque, je me souviens de ce silence qui s'est abattu dans les rangs quand nous avions traversé ce premier couloir, décoré des dessins de ces enfants. Je me souviens de ce baraquement dans lequel nous sommes rentrés avec ces 3 niveaux, servant de dortoir aux prisonniers avec un espace central assez vide. Un grand espace théoriquement vide. Je n'ai pas ressenti ce vide ce jour-là, bien au contraire. Chacun devrait faire ce pèlerinage dans sa vie, merci d'avoir rendu ce voyage possible.

J'ai eu l'opportunité, quelques années plus tard, de m'entretenir avec un rescapé de ces camps de la mort, un résistant. Il avait appris l'anglais durant la guerre. J'avais réalisé quelques recherches pour lui, il souhaitait savoir si certains de ses camarades présents dans ce train de déportation, son wagon, avaient survécu.

Il m'a parlé aussi de sa libération en Allemagne, de ces citoyens locaux effarés de voir sortir ces ombres du camp. Quand j'ai évoqué avec lui ma visite à Theresienstadt, les larmes lui sont montées aux yeux. Tout le reste de sa vie, il a voulu témoigner de ces évènements, du danger de certains mouvements idéologiques, en espérant que les prochaines générations ne fassent pas fausse route.

"Une génération qui ignore l'histoire n'a pas de passé ni de futur.“