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Chefs-d'œuvre
Le chef-d'œuvre est l'aboutissement d'un apprentissage pour l'artisan, par la maîtrise de toutes les techniques de son métier. À l'origine, il devait réaliser une œuvre pour recevoir la maîtrise dans sa corporation. Le chef-d'œuvre peut désigner aussi une pièce exceptionnelle élaborée par plusieurs corps de métiers.
Le bureau du Roi à Versailles
Ebénistes, marqueteurs, bronziers, ciseleur, doreur, horloger, serrurier ont travaillé ensemble pour la création de ce meuble hors du commun, imaginé par Jean-François OEBEN et Jean-Henri RIESNER au 18e siècle.
De véritables chefs-d’œuvre d’une valeur inestimable ont été créés grâce à un travail en commun de plusieurs artisans d’art.
L'original est exposé au château de Versailles, une copie est conservée à la Wallace Collection de Londres. Le couvercle coulissant et les tiroirs sont dotés d'un mécanisme ingénieux.
La cathédrale d'Amiens
La cathédrale d'Amiens est un chef-d'œuvre à bien des égards et c'est la plus vaste cathédrale de France. Nous avons célébré en 2020 ses 800 ans, sa construction date de l'an 1220. Elle est classée en tant que monument historique par l'UNESCO.
Elle a survécu à la dévastation des deux guerres mondiales et à la Révolution. Les citoyens d'Amiens connaissent bien cette carte postale de la Seconde Guerre mondiale, où l'on voit l'édifice au milieu d'un vaste champ de ruines. La gare d'Amiens, située à quelques mètres de là seulement, a également été bombardée pendant la Première Guerre mondiale. La célèbre cathédrale a été protégée.
« Notre-Dame d'Amiens porte l'histoire d'un peuple, d'une ville, d'un département et d'une région », nous précise Mgr. Bouilleret dans la préface du magnifique ouvrage : « Amiens, la grâce d'une cathédrale ». M. Viollet-le-Duc l'a définie comme construction majeure de l'art gothique et M. Ruskin évoquait une bible au sens propre du terme, une bible sculptée.
Des artisans au savoir-faire exceptionnel ont construit ce monument qui défie les lois de l'apesanteur avec 750 statues sur les façades extérieures et 4 000 personnages représentés dans les stalles.
Ceux sont les stalles sculptées en bois du 16e siècle, qui ont inspiré John Ruskin. « Autant que je sache, rien d’aussi beau n’a été taillé dans les bons arbres d’aucun pays du monde. » « Sous la main du sculpteur, le bois semble s’être modelé comme de l’argile, s’être plié comme de la soie, avoir poussé comme des branches vivantes, avoir jailli comme de la flamme vivante. » Elles constituent un précieux témoignage de cette époque. Elles sont ornées de scènes religieuses, mais aussi de contemporains du 16e siècle, comme par exemple : le boulanger, le colporteur, l'apothicaire, l'architecte, le maître d'école, la marchande de légumes (hortillonnages), le huchier, l'entailleur d'images, le joueur de cornemuse et même le vigneron tenant une belle grappe de raisins…
La réalisation de stalles sculptées en bois va se développer au 16e siècle en France et en Europe dans les villes de Windsor, Westminster au Royaume-Uni, à Louvain en Belgique, à Tolède, Cordoue, Padoue en Espagne, à Münster en Allemagne, à Saint-Ours dans la vallée de l'Aoste en Italie.
Le lion mécanique de Léonard de Vinci
Un ingénieux mécanisme fait de plusieurs rouages permet d'activer cet automate conçu par Léonard de Vinci, dont l'original a été présenté en 1515 à François 1er. C'est une réalisation prodigieuse pour cette époque.
Des chercheurs du musée de Léonard de Vinci de Milan ont réussi à reconstituer cette réplique. Un exemplaire du manuscrit de Léonard, un codex, redécouvert à Madrid en 1965, contient quelques notes sur ce projet.
Ce modèle de 3 mètres de long a été présenté en 2019 à Paris pour honorer la mémoire du génie mort il y a 500 ans à Amboise en 1519. Il est né en 1452 dans la commune de Vinci, à 45 km à l'ouest de Florence. Il résidait dans la vallée de la Loire, les dernières années de sa vie.
Un autre automate avait été fait pour le château du Clos Lucé par un artisan italien, un maître d'art, fabricant d'automates, M. Renato Boaretto.
Le musée du Louvre organise également une exposition en cette fin d'année 2019. Le codex de Madrid est accessible sur le site internet de la Bibliothèque nationale d'Espagne BNE.
Réplique du lion de Léonard présentée à l'institut culturel, ambassade d'Italie à Paris.
Le secrétaire de Roentgen
Dans la catégorie des pièces remarquables, il existe un cabinet d'écriture doté d'un mécanisme incroyablement sophistiqué, de l'ébéniste David Roentgen (1743-1807). Il a été conçu avec de nombreux compartiments secrets accessibles par la simple pression d'un bouton judicieusement positionné. Cet artisan a fabriqué d'autres meubles avec des mécanismes ingénieux.
Ce meuble est désormais plus connu sous le nom de Berlin Secretary Cabinet, c'est un élément majeur du patrimoine allemand. Il est précieusement conservé à Berlin au Kunstgewerbemuseum.
La table de Teschen
La table de Teschen est une table de Johann Christian Neuber, c'était un orfèvre reconnu du 18e siècle, basé à Dresde, exerçant aussi ses talents en tant que minéralogiste.
Elle fut offerte au baron de Breteuil, pour ses actions diplomatiques pour faire cesser la guerre opposant l'Autriche à la Prusse. Cette table est le symbole du traité de Teschen signé en 1779 mettant fin à la guerre de succession de Bavière.
C'est un meuble d'orfèvrerie en bronze, réalisé avec un fin travail de sertissage, agrémenté d'une mosaïque variée de pierres fines et de médaillons en porcelaine de Saxe sur le dessus, peints par Johan Eleazar Schenau.
Cette table fut exposée à Dresde, New York, Paris. Elle a été acquise par le musée du Louvre, grâce au financement de plusieurs donateurs publics et privés européens. Elle est présentée au musée du Louvre Lens depuis décembre 2017.