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La photographie
La photographie est avant tout un témoignage instantané de la vie. Une façon de partager ce moment à travers les époques et les générations. Certains clichés sont de véritables œuvres d’art. Ils peuvent atteindre des montants importants lors des ventes aux enchères.
La valeur varie en fonction du sujet traité, de la technique utilisée, de la qualité, de l’état de conservation du support, de la date, de la rareté du thème traité et surtout de la côte du photographe.
L'invention de la photographie
1839 est l'année officielle de l'invention de la photographie, mais l'idée de fixer une image est plus ancienne.
M. Joseph Niepce, ingénieur français (1765 - 1833) va réaliser ses premières images en 1816. M. Niepce a réussi à reproduire spontanément, par action de la lumière, avec les dégradations de teintes du noir et blanc, les images reçues dans la chambre obscure. Il nomme le procédé d'héliographie, la netteté des images n'est pas encore aboutie à l'époque.
En 1829, M. Daguerre, peintre et photographe (1787 - 1851) travaille avec M. Niepce pour améliorer cette technique. Le daguerréotype est un procédé permettant de fixer une image sur une plaque métallique.
Cette invention est présentée officiellement en 1839 à l'académie des sciences. 10 à 12 minutes sont nécessaires pour figer sur les plaques les monuments par temps couvert, en saison estivale le temps se réduit de moitié.
Camera obscura
La collection Félix Nadar
Felix Nadar, le portraitiste, connu pour ses caricatures aimait saisir le trait des personnalités les plus en vue. La photographie va lui permettre de fixer le reflet de la réalité.
Il ouvre dans la capitale, un atelier de photographie en 1854. En quelques années seulement, la technique progresse avec l'évolution des bains chimiques et la plaque négatif en verre. Le temps de pose sera réduit. Le tout Paris viendra s'exposer devant l'objectif. La collection NADAR est estimée à environ 200 000 négatifs.
L'exposition de photographies organisée par son fils à l'exposition universelle de Paris aura un immense succès. L'exposition universelle de 1900 a marqué les esprits, jusque dans nos villages, dans les cafés on parle de cet évènement majeur. Ce fût un évènement mémorable à l'aube d'un nouveau siècle, plus de 50 millions de personnes vont visiter l'exposition universelle.
Pour se replonger dans le contexte, la télévision n'existe pas, la radio n'a pas encore émergée. Le livre n'est pas un bien de première nécessité tout comme les journaux. La 1ère ligne de métro va ouvrir le 19 juillet 1900. Ouverture du Petit Palais, construit pour cet évènement. Tous les maires de France seront conviés à un grand banquet pour cette occasion. Le cinéma des frères lumières sera projeté sur écran géant.
Daguerréotype
Les frères Lumières
L'autochrome des frères Lumières c’est le premier procédé de photographie en couleurs mis au point par les frères Lumières. Le brevet a été déposé en décembre 1903.
Cette invention a nécessité plusieurs années de développement et son industrialisation a eu lieu en 1907. La couleur est obtenue principalement en colorant au préalable des grains de fécule de pommes de terre (Rouge, vert, bleu) disposés sur une plaque de verre.
Louis Lumière est aussi l'inventeur du cinématographe, il fût aidé par son frère. Il tourna plusieurs films.
Chambre photographique de type touriste
La collection Albert Kahn
La collection d’autochromes d’Albert Khan dispose de 72 000 autochromes, ils sont conservés en région Parisienne au Musée d'Albert Khan. Cet espace est doté de jardins inspirés de plusieurs cultures comme celui à la française, le japonais, l'anglais et également des arbres aux essences variées venus de différentes contrées. Il a fait l'objet de travaux de restructuration par l'architecte Kengo Kuma basé sur l'Engawa japonais avec une connexion entre l'intérieur et l'extérieur et la réouverture a eu lieu en 2022.
Le but d'Albert Kahn était de promouvoir les cultures étrangères et de développer des relations pacifiques entre les peuples. Il s'était entouré de Jean Brunhes, un géographe français. Plusieurs opérateurs ont été envoyés dans différents pays pour prendre des photos entre 1909 et 1931. Ces prises de vues contenaient des autochtones en costume traditionnel, en Afrique, en Asie, en Amérique du Sud, en Europe.
La collection Albert Khan est conservée en France en région Parisienne.
La collection Eugène Atget
La collection Eugène Atget est un inventaire photographique de plusieurs villes de France à l'aube d'un nouveau siècle. Eugène Atget est né à Libourne en 1857 et il est mort à Paris en 1927. Son oeil averti va s'attacher aux détails architecturaux de notre patrimoine.
Il va se passionner pour Paris, ses monuments, ses rues, ses hôtels mais il va élargir son champs d'action rapidement avec les boutiques, les intérieurs, les voitures ou encore les parcs, les jardins comme ceux de Versailles, Saint Cloud puis Cluny, le musée Carnavalet, Saint-Riquier dans la Somme, La Rochelle, Picquigny, Abbeville...
Plusieurs cathédrales vont retenir son attention comme celle d'Amiens, où il reviendra de nombreuses fois avant et après la guerre. Cette collection photographique est conservée aux Etats-Unis à New York.
Hôtel François 1er par Eugène Atget en 1899 - «Source gallica.bnf.fr / BnF».
La collection Eugène Atget est conservée au MOMA.
Jessie Tarbox Beals Collection
Jessie a été la première femme photo journaliste des États-Unis. Les premiers clichés qu'elle réalisa sont ceux d'étudiants, elle fût d'abord enseignante. Elle était née en 1870 et avait grandît dans la province canadienne de l'Ontario. Elle avait déménagé dans l'état de New York afin de de donner ses premiers cours. Après quelques parutions dans la presse locale de ses photographies, elle avait arrêté son travail de professeur pour se consacrer entièrement à sa passion.
Contrairement à d’autres photographes, elle disposait d’une gamme plus large telle que les animaux, l’ethnographie, les jardins, l’exposition universelle, les rues. Ses photos avaient été publiées dans différents journaux. Puis elle avait ouvert un studio de photographie avec son mari dans le quartier de Greenwich village à New York, lieu où elle résida, jusqu'à sa mort en 1942.
Avec l'aimable autorisation de Mme Diana Carey pour la Schlesinger Library.
La collection photographique de Jessie Beals est préservée à la Société historique de New York.
Julia Pirotte
Julia est connue pour avoir fait des photos durant la seconde guerre mondiale. En raison de ses activités de militante, elle a dû fuir la Pologne et a émigré en Belgique où elle a épousée Jean Pirotte.
Elle a croisé le chemin de Suzanne Spaak une future résistance, qui l’a encouragée à suivre des études de photographies. Lors de l’invasion de la Belgique par les Allemands, elle s’était réfugié dans le sud de la France et avait trouvé un travail dans une usine et avait réalisé quelques clichés pour la presse locale. Elle était rentrée ensuite en clandestinité en menant en parallèle des activités pour la résistance.
Ses photos sont un témoignage de la vie précaire des habitants, elle a pris des photos de Marseille lors de la libration. De retour en Pologne en 1946, elle devient photographe de presse et réalisera quelques reportages dans les pays de l’est puis dans les kibboutz d’Israël.
Une exposition en 1980 à Arles lui a apporté une certaine reconnaissance, ses photos seront ensuite exposées en Europe, en Suède et à New York. Ses photos sont conservées au musée de la photographie de Charleroi en Belgique.
La collection Louis Thuillier
Il est difficile de comparer le charme des photographies noir et blanc avec celles en couleurs. Certaines photographies ont une valeur inestimable, ceux sont des témoignages précieux et sont source d’enseignements. La collection Louis Thuillier est précieusement sauvegardée par le War mémorial en Australie. Elle a pu bénéficier des meilleures technologies en termes de restauration de plaques mais aussi pour l'identification des portraits de ces soldats venus dans la Somme.
C'est une collection de 4000 plaques photographiques en verre avec des soldats de différentes nationalités et des civils Français. La qualité de ces photos prises durant la 1ère guerre mondiale est impressionnante, elles peuvent faire l’objet d’agrandissements.
Deux beaux livres ont été édités en anglais pour cette collection aux Editions Haper Collins : "The Lost Diggers" et "The Lost Tommies" par M. Coulthart.
La collection Louis Thuillier est conservée au Mémorial Australien de Canberra.