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La fibre textile
Le textile est omniprésent dans notre vie au quotidien : étoffes, tapisseries, tissu d'ameublement, vêtements, voilages.
La matière textile est soit d'origine végétale (chanvre, coton, lin), soit d'origine animale (laine, soie). Elle a donné naissance à une large variété de savoir-faire.
Broderie
La broderie requiert une extrême précision, beaucoup de patience et aussi une connaissance des différentes techniques. Une simple aiguille suffit pour réaliser quelques travaux, mais ce sont plusieurs points qu'il convient de maîtriser. Le point de Boulogne tout droit venu du Moyen Âge, ou encore le point de Lunéville, le point de Beauvais, ou même le point de Bayeux.
La tapisserie de Bayeux est une broderie réalisée sur une toile de lin d'une longueur d'environ 70 mètres de long. Elle fut réalisée au 11e siècle. Les scènes représentées évoquent la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant.
La tapisserie de Bayeux conservée en Normandie au musée de Bayeux.
Chapelier
Le chapelier travaille des matières et des formes différentes au gré des modes et des époques. Les couvre-chefs comprennent les casquettes, les chapeaux, les bérets, les bonnets.
Le haut-de-forme, symbole de réussite sociale, devient un incontournable pour la haute société au début du 19e. Vers 1850, le chapeau de soie va laisser place au chapeau de feutre. Il a l'avantage d'être imperméable, d'être fabriqué sans aucune colle et de conserver la propriété d'évaporation qu'il avait sur la peau de l'animal.
Lock & Co à Londres est le plus ancien magasin de fabrication de chapeaux. C'était aussi le fabricant de chapeaux de Charlie Chaplin.
Dentellière
La dentelle est un subtil maillage de fils de coton, de lin, de soie, de nylon ou autres fibres assez fines. L'ornementation s'inspire de thèmes floraux ou architecturaux. Il existe un large éventail de techniques comme la dentelle aux fuseaux, à l'aiguille, au crochet ou la dentelle mécanique, permettant de proposer de nombreux motifs plus ou moins délicats.
La dentelle aux fuseaux s'est développée en Europe pendant la Renaissance au XVe siècle, d'abord en Italie puis dans les Flandres. Agrémenter sa tenue de manches ou de cols en dentelles devient un incontournable auprès de la bonne société à cette époque-là. La demande va accroître le développement de plusieurs centres. Jongler avec les différentes bobines de fils demande de la pratique et une bonne dose de dextérité et de concentration.
De nombreux styles de dentelles sont connus en France, comme la dentelle de Bayeux en Normandie, de Valenciennes dans le nord, de Mirecourt dans les Vosges, à Puy-en-Velay dans la région Auvergne-Rhône-Alpes et à travers l'Europe, en Belgique à Bruges, à Gozo à Malte, en Hongrie, en Italie, en Espagne, en Allemagne, au Portugal.
La dentelle à l'aiguille va émerger à Venise puis en France à Alençon en 1665. Cette technique nécessite au préalable de tracer le motif désiré sur un parchemin. Les ateliers les plus connus se trouvent à Alençon en Normandie, à Lunéville en Meurthe-et-Moselle, à Burano en Italie, à Halas en Hongrie.
Dentelle de Malte
La dentelle de Malte s'est développée au temps des chevaliers de l'ordre de Malte ; elle était utilisée pour orner les vêtements des plus aisés et de l'ensemble du clergé. Les ateliers permettaient d'assurer des revenus aux plus modestes. La croix de Malte est un des motifs emblématiques utilisé pour la réalisation de certaines pièces.
Cet artisanat a failli disparaître au 19e siècle, il fut relancé par Hamilton Chichester notamment avec la dentelle aux fuseaux influencée par les motifs génois mais aussi par la dentelle de Valenciennes.
Lissier, Tapissier
Le tapissier réalise des ouvrages textiles tels que les tentures murales, les rideaux et des pièces destinées à l'ameublement. Le terme de lissier était plus souvent utilisé dans la corporation. Le tapissier de haute lisse œuvrait sur un ouvrage vertical, celui de basse lisse à plat, à l’horizontal.
La tapisserie est un travail de collaboration entre le peintre et le tapissier. L'ébauche souhaitée est dessinée sur "un carton qu'il conviendra de transcrire avec les nuances disponibles. Le peintre dispose de ressources illimitées en termes de couleurs, le tapissier dispose de teintes restreintes et c’est là que réside tout le talent du tapissier. Il va jongler avec les couleurs en cherchant la meilleure association possible.
La manufacture de Beauvais a contribué à la renommée de l’art français à travers le monde. Certaines réalisations ont été présentées aux expositions universelles. Ils travaillaient sur des métiers horizontaux.
La manufacture des Gobelins travaille depuis 1826 uniquement avec des métiers verticaux avec la technique de haute lice.
Tisserands, Tisseurs
Le tisserand réalise un entrecroisement de fils sur un métier à tisser. Le maillage de la trame s'effectue avec le va et vient de la navette de droite à gauche. Il peut façonner des étoffes composées d'une seule couleur unie ou des modèles plus élaborés.
Le terme de tisserand était en général utilisé pour l'artisan travaillant à domicile sur un métier dont il était le propriétaire. Sa clientèle pouvait se composer aussi de manufactures locales, régionales.
Les métiers vont faire l'objet de constantes améliorations. En 1733, une évolution avec la machine dotée d'une navette volante inventée par un Anglais, M. John Kay. En 1767, la machine à filer jenny va automatiser le filage, l'opération permettant de transformer les fibres en fil. En 1785, le métier à tisser mécanique de M. Edmund Cartwright, natif de Nottingham. En 1801, la machine Jacquard inventée par un Lyonnais.
Le musée de la Corderie Vallois est situé en Seine-Maritime à Notre-Dame-de-Bondeville à 8 km de Rouen,
Copyrights : © Réunion des Musées Métropolitains Rouen Normandie, Corderie Vallois. © Yohann Deslandes
Tisseurs en Rouennerie
Les rouenneries désignent des étoffes fabriquées dans la ville de Rouen. Cette ville avait déjà une grande activité drapière au Moyen-âge. Le port fluvial à proximité permettait aux vaisseaux de décharger des marchandises de contrées lointaines, de l'Orient.
Des fines étoffes aux motifs indiens vont être source d'inspiration pour les manufactures françaises. À l'est de la France, une manufacture verra le jour à Mulhouse au 18e siècle. En région parisienne, le centre de fabrication sera situé à Jouy-en-Josas quelques années plus tard. Puis la ville de Rouen va créer ses ateliers d'impressions d'étoffes colorées. Enfin, au niveau national, les villes de Nantes, Lyon et Marseille se verront dotées aussi de centres de fabrication.
De nombreuses couleurs sont utilisées pour la confection de ces tissus, mais les couleurs dominantes sont le rouge garance, le bleu indigo et le jaune réséda. Les artisans indiens possédaient le savoir-faire pour fixer durablement ces couleurs.
En France, des matrices en bois préalablement gravées permettent de réaliser l'impression de ces toiles.
Les termes de marchands de Rouennerie ou de vendeurs d'indiennes (étoffes indiennes) étaient d'usage pour désigner les commerçants exerçant ce métier. Quelques ouvrages sont exposés à Lorient au musée de la Compagnie des Indes.
Crédit photos www.les-tissus-anciens.com avec de très beaux tissus (Vente en ligne).
Tisseurs en Soie
La soie fut pendant longtemps le monopole de la Chine. Tout Chinois dévoilant les secrets de la sériciculture risquait d'être condamné à mort.
La culture du mûrier a été introduite en France au début du 14e siècle avec l'arrivée des papes à Avignon.
Le roi Louis XI avait essayé une première fois d'installer une fabrication de soie à Lyon en vain. Il fit une seconde tentative dans la ville de Tours, mais en faisant travailler des artisans aguerris à la technique, principalement des Italiens et des Grecs, et ce fut cette fois-ci une réussite. C'est François Ier qui s'était chargé de relancer la manufacture de Lyon.
Avant la révolution, la production en France s'élevait à 7000 tonnes par an. Une centaine d'années plus tard, c'était environ 25 000 tonnes. La culture de la soie étant cependant complexe, la production avait fini par s'arrêter quelques années plus tard, devant faire face à la production de la soie artificielle. Nous assistons depuis ces années à des relances de petites unités.
Tisseurs de Velours
Dès le Moyen Âge à Amiens, le commerce des drapiers et waidiers (négociants en pastel) était prospère. Jean-Baptiste Jourdain de Thieulloy exerçait entre autres une activité d'importateur-exportateur, ce qui lui avait permis "d'agrandir" sa propriété de Saint-Gratien. Il recevait aussi en échange des épices et de l'indigo.
Amiens fabriquait du velours d'Utrecht et du velours de coton. C'est sous le règne du roi Louis-Philippe (1830 à 1848) que le velours de coton était devenu "le velours d'Amiens". Ce velours avait une renommée internationale, il était expédié dans le monde entier. Reconnu pour sa qualité, des étoffes avaient été fabriquées spécialement pour Versailles.
La pièce de velours était tissée puis insérée entre des rouleaux pour prendre la forme du motif souhaité. Ces matrices étaient façonnées en bois ou en métal.
Les manufactures d'Amiens fabriquaient des tissus d'ameublement et quelques-unes produisaient aussi des articles tels que des oreillers, des peluches, des casquettes.
Coussins en velours